CI-GÎT

Création chorégraphique pour deux interprètes dans un dispositif scénique

CI-GÎT se veut une réflexion sur le corps, dans sa nature d’objet ou de sujet. Une contemplation des métamorphoses corporelles possibles, assujetties au regard de l’autre. Un questionnement sur l’acte même de consentir au mouvement et au geste de démontrer un corps. Une réflexion sur le regard de l’autre, comme siège de l’existence et de l’acceptation, conditionnant l’être et son devenir. Être regardé.e pour exister. Désirer le regard de l’autre tout comme le fuir. L’attiser tout comme le refuser.
Dans un abyssal sentiment d’absence de sens.

Conception - Chorégraphie - Scénographie :
Léo Gras
Créée en étroite collaboration avec Esther Bachs Viñuela
Création musicale :
Aria De La Celle
Création Lumière :
Olivier Bauer
Interprètes :
Esther Bachs Viñuela & Léo Gras
Production :
BOIS DORMANT
Cette création a bénéficié du soutien du Nouveau Relax - scène conventionnée d’intérêt national de Chaumont, du Laboratoire Chorégraphique de Reims, d’Université Côte d’Azur dans le cadre de son programme de Soutien à la création émergente, de l’Agence culturelle du Grand-Est et de la Ville Chaumont.
Accueil en résidence :
CCAM de Vandoeuvre-lès-Nancy, CCN-Ballet de Lorraine, Laboratoire chorégraphique de Reims, Nouveau Relax, Pôle danse des Ardennes.

  • CI-GÎT se veut comme un saisissement de son propre corps.
    À quel moment je le donne ? À quel moment m’appartient-il ? À quel instant le reprends-je ? Posséder ou ne pas posséder son corps ?
    Qu’est-ce qui m’appartient de moi quand je suis sur scène ?
    S’offrir ou combattre ? Lutter ou lâcher-prise ?
    L’évocation d’un combat entre soi et l’autre, de cette tentative de tendre vers soi, de tuer l’un.e ou l’autre pour exister ou d’aboutir à une cohabitation chaotique.
    Ces corps morts, endormis, vidés questionnent l’idée de l’incarnation et de la désincarnation. Qui de moi ou de l’autre est le plus incarné.e ? 

    CI-GÎT élabore une réflexion sur la possession de nos corps lors d’une performance artistique et la capacité de l’individu à s’en saisir et à se l’approprier. La capacité de jouer des codes et des représentations, des modèles et des archétypes, pour aboutir à une forme floue et poreuse en perpétuelle évolution. En questionnant la place du corps performatif/dansant et l’acte même de performer sur scène, CI-GÎT propose une expérience immersive au public où le rapport entre regardant et regardé s’inverse perpétuellement. Les positions de voyeur.euse et de regardé.e se font écho pour détruire le dispositif même du spectacle et élaborer une réflexion active sur le principe de se « mettre en scène ». Qu’est-ce qui est donné à voir ? Qu’est-ce qui va ? Qu’est-ce qui vient ? Qu’est-ce qui reste ? Comment un corps est à la fois le réceptacle et l’incubateur de ces temporalités face aux vertiges du potentiel des possibilités de l’action ? Qu’adviendra-t-il dans cette expérience collective ? 

    “Le corps est pour moi au centre de mon travail. Je suis sur scène. Je performe, je joue des codes et des symboles connus. J’accepte - et quémande - le regard de l’autre. J’existe sous son regard. Je me matérialise. Je prends forme. Mon corps n’est pas neutre. Il porte une histoire, une évocation, un genre. Il performe mon identité. Comment puis-je donc le transformer ? Comment un corps peut muter ? Se transformer ? Se métamorphoser ? Devenir autre ? Perdre sa matérialité ? Si je décide de créer sur le corps, c’est bien pour une raison. C’est celle de comprendre les pressions qui s’imposent à moi et d’apprendre à les faire cohabiter et les dépasser. Placer mon corps sur scène, dans sa pureté, est déjà un acte. Un acte engagé. Celui de consentir ou non à le donner à voir. Donner de mon existence par une expérience charnelle regardée. Le corps est le témoin de nos existences. “